Panneau n°9

L’arrivée du train à Villers-Saint-Paul

Louis Philippe signe, le 15 juillet 1845, le décret autorisant la construction de la ligne de Creil à Saint-Quentin. Les travaux sont réalisés 1847 pour le tronçon Creil-Compiègne. Elle ne nécessite pas d’importants ouvrages d’art, tout juste quelques ponts pour la traversée des routes. Un passage à niveau est alors installé à Villers-Saint-Paul.

La gare villersoise, située au point kilométrique (PK) 52,864 de la ligne de Creil à Jeumont, est construite en 1889. Elle ouvre en 1890 et regroupe différents bâtiments pour accueillir les voyageurs : guichet, entrepôts, maison du garde barrières…

À l’époque, son emplacement a fait l’objet d’une polémique. La logique aurait voulu qu’elle se situe au centre de la commune dans le prolongement de la voie du Chaudron (aujourd’hui rue du Liberator), mais une rumeur insinuait que le Conseil municipal aurait choisi l’extrémité sud-ouest du village parce que le maire Alexandre Thuillot, exploitant les cressonnières et cultivant des légumes dans les jardins du Marais, aurait préféré cet endroit pour faciliter l’expédition de sa production de cresson, de choux fleurs ou d’artichauts vers la capitale.

Le bâtiment s’est donc retrouvé à l’extérieur du village, mais rapidement les Villersois s’approprient ce nouveau moyen de transport simple, rapide et peu onéreux qui bouleverse leur façon de se déplacer.

Dès les premiers mois de sa mise en service en 1891, la station accueille 1915 voyageurs, et l’année suivante, la fréquentation devient importante avec 10 790 voyageurs et culmine en 1897 avec 18 927 personnes.

Avec l’arrivée des employés de la SNCF, la population de Villers-Saint-Paul va naturellement augmenter. Au recensement de 1896, 29 cheminots se sont déjà installés dans la commune avec leurs familles, ce qui représente une augmentation de près de 16% de la population totale.

Dans les années 1950 avec le développement de l’usine Kuhlmann, un arrêt sera créé aux abords du quartier des Prés Roseaux pour permettre aux ouvriers de limiter leur temps de trajet. Malheureusement, les frais de fonctionnement auront raison de la gare, qui sera rasée dans les années 1980. Les crises économiques successives rendront inutile la halte des Prés Roseaux qui sera elle aussi abandonnée en 1992.

De nos jours, la halte permet toujours une liaison vers Creil en 5 minutes et vers Paris en 40 minutes. Villers-Saint-Paul est desservie par des trains TER Hauts-de-France qui relient les gares de Paris-Nord, Creil et Compiègne.